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Pauvreté au Nigeria – et pourtant tant de dignité

🎥 Vidéo de Manuela Haag, qui a elle-même passé du temps dans le ghetto – un aperçu authentique de la vie dans la pauvreté et la dignité au Nigeria.

Le Nigeria est un pays de contrastes. À côté de quartiers aisés avec des allées bien entretenues, des appartements modernes, des cafés climatisés et des supermarchés internationaux, on trouve à quelques rues de là des huttes provisoires, des caniveaux à ciel ouvert et des gens qui luttent pour leur survie quotidienne. Ces contrastes ne sont pas contradictoires – ils font partie de la réalité nigériane.

Le Nigeria ne se résume pas à des ghettos. Dans des villes comme Lagos ou Abuja, il existe des quartiers qui, à première vue, rappellent Miami. Des gratte-ciels, des résidences sécurisées, des hôtels chic. Mais en dehors de ces enclaves commence une autre vie. Et cette vie détermine le quotidien de la plupart des gens.

Le chômage est élevé. Les chiffres officiels masquent souvent l’ampleur réelle, car de nombreux Nigérians travaillent dans ce qu’on appelle l’économie informelle : ils vendent des marchandises au bord de la route, font des petits boulots ou aident dans de petites entreprises – généralement sans contrat, sans assurance ni salaire fixe.

Dans les statistiques, ils sont considérés comme « employés » – même si leurs revenus suffisent rarement à survivre. Ceux qui n’ont pas de travail apparaissent comme chômeurs. Les chiffres semblent ainsi meilleurs qu’ils ne le sont. Car beaucoup de ceux qui ne sont pas comptés comme chômeurs vivent tout de même dans une extrême pauvreté – qu’ils aient un emploi ou non.

Alors que le salaire minimum légal est théoriquement d’environ 50 000 nairas (environ 35 euros), une grande partie de la population gagne en pratique beaucoup moins – surtout dans les régions rurales ou comme main-d’œuvre non qualifiée. 24 dollars par mois pour un emploi à temps plein n’est pas rare. Et il ne s’agit pas de temps partiel. Beaucoup font des journées de 12, 16 ou même 24 heures, sans paiement des heures supplémentaires, sans sécurité sociale, sans protection.

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Pourquoi l’acceptent-ils ? Parce qu’il n’y a pas d’alternative. Le taux de chômage élevé oblige beaucoup à accepter de mauvaises conditions – dans l’espoir de gagner ne serait-ce qu’un peu d’argent. Ceux qui démissionnent ou se plaignent sont remplacés. La demande d’emploi dépasse l’offre. Cela crée un climat de dépendance, de peur – et de résignation.

Le niveau de vie est difficilement comparable à celui de l’Europe. Les smartphones sont des biens de luxe. Beaucoup en possèdent – mais ils ont été offerts, achetés d’occasion ou financés avec l’aide de la famille. Ceux qui ont un téléphone Android bon marché le partagent souvent ou ne l’utilisent qu’en WiFi, car les données mobiles sont inabordables pour beaucoup. Les vêtements s’achètent sur le marché de l’occasion, l’électricité n’est pas fiable, et l’eau courante n’est pas une évidence dans de nombreux foyers.

Pourtant, au milieu de ces défis, les gens préservent leur dignité. On rit beaucoup. On célèbre quand il y a lieu – même si ce n’est qu’une assiette de riz ou un nouveau cahier d’école. Les enfants jouent avec de vieux pneus, improvisent des buts de football, rient comme partout dans le monde.

La pauvreté au Nigeria ne signifie pas seulement un manque matériel – elle signifie insécurité. Chaque jour peut tout changer : une urgence médicale, une moto en panne, un employeur qui licencie. Les économies sont rares. Et pourtant, les gens continuent à vivre, à se battre, à improviser. Et surtout : ils espèrent.